Artivisme : se faire entendre à tout prix
À la fois artistes et activistes, les artivistes réinventent sans cesse les formes et les techniques de la contestation politique : un mélange de désobéissance civile, de carnaval contre le capital, de jeux collectifs comme ferments révolutionnaires. Héritiers des dadaïstes, des situationnistes, des provos, des yippies, les artivistes utilisent l’art, la poésie, l’expérimentation, l’imagination, l’impertinence et l’humour comme armes de résistance.
Dans cette galaxie, on trouve les Yes Men, les Guerilla Girls, JR, Zevs, Critical art ensemble, Reclaim the streets, Steven Cohen, Reverend Billy,…… Ils renversent-réinventent le monde et créent leurs propres armes : guérillas médiatiques à coup d’actions spectaculaires et de happenings photogéniques, contre-manipulation des médias dominants, sabotage ou appropriation des moyens de production. Autant de nouvelles formes de désobéissance médiatique.
Nous vous invitons à une rencontre joyeusement subversive autour des formes créatives de résistance et leurs « stratégies » de sensibilisation, mobilisation, médiatisation.
En présence de :
Yannick Kergoat : membre actif de l’Observatoire des Médias Acrimed (Action – Critique – Médias) et réalisateur, avec Gilles Balbastre, du documentaire Les Nouveaux Chiens de garde
John Jordan : organise des actions directes créatives, depuis Reclaim the Streets et le Climate Camp, jusqu’aux Clown Army et Bike Bloc. Il a été un des caméramen du film The Take de Naomi Klein, et a codirigé le livre We Are Everywhere. The Irresistible Rise of Global Anti-Capitalism (Verso). Avec Isabelle Frémaux, il a fondé The Laboratory of Insurrectionary Imagination, un collectif qui allie l’art, l’activisme, la créativité et la résistance.
Isabelle Frémeaux : maître de conférences en Media & Cultural Studies au Birkbeck College-University of London. Sa recherche-action explore l’éducation populaire et les formes créatives de résistance. Avec John Jordan, elle a réalisé le livre-film Les sentiers de l’utopie (Éditions Zones/La Découverte), explorant les communautés utopistes en Europe.
Cyprien Lepoivre : initiateur du Collectif Artivist. Irruptions théâtrales, actions directes non-violentes, scénarios inattendus, interpellations médiatiques, renforcement des réseaux activistes belges, bricolages, vidéos, photos, fêtes, workshops, sont autant de moyens que le Collectif utilise pour propager la révolution ludique (la manif de droite « osons l’austérité », incursion dans la Greenweek, la Brigade des clowns sur le champ de bataille OGM,…)
Ben Borges : en tant que reporter citoyen, média-activiste, il s’engage activement dans la mouvement de protestation suite à la catastrophe de Fukushima, ainsi que dans les mouvances «Indignées» et «Occupy» un peu partout dans le monde.
Philippe Dutilleul : réalisateur de documentaires et journaliste au sein de la RTBF (Strip Tease, Sale temps sur la planète,… ). En tant qu’imposteur assumé, il réalise le vrai faux JT Bye Bye Belgium, bousculant et détournant ainsi les codes et les dispositifs médiatiques.
Valérie Cordy : artiste numérique, directrice de la Fabrique de Théâtre et organisatrice des APREM#3 consacrés aux « Résistances numériques, Crises, révolutions et réseaux / artivisme et hacktivisme ».
La RENCONTRE, animée par Mathieu Bietlot, philosophe et politologue (Bruxelles Laïque), sera suivie d’une PERFORMANCE de Valérie Cordy autour de l’affaire Tarnac.
Un compte-rendu de la rencontre a été créé dans le cadre d'un partenariat entre le festival Filmer à tout prix et les étudiants de Master1 section ASCEP de l'IHECS.
La page et son contenu ont été réalisés par Robin Stevens avec l'aide de Célia Brunelle, Charlotte De Mesmaeker & Thomas Philippe.